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La semaine de 4 jours : une tendance en 2023 ?

A défaut de nous avoir battu pendant le coupe du monde en 2018, la Belgique peut se venter de nous devancer sur un sujet : la méthode de la semaine de 4 jours en entreprise. Vous en avez peut-être entendu parler, cette méthode a le vent en poupe ces derniers temps. Mais que vaut-elle vraiment. Génie ou bullshit ? On décrypte ! 

Qu’est ce que la semaine de 4 jours ?

D’où vient cette méthode de travail ?

En 1993, Antoine Riboud (fondateur et président de Danone) déclarait ceci: « Il faut descendre à 32 heures, sans étape intermédiaire. Cela obligera toutes les entreprises à créer des emplois ». L’interrogation d’une semaine plus courte ne date donc pas d’hier, en réalité elle est même possible depuis 1996 grâce à la lois Robiens, remplacée plus tard par la lois Aubry et la semaine de 35h. Néanmoins la semaine de 4 jours est encore loin de faire l’unanimité : pour l’instant seules quelques entreprises l’ont testé en France. En revanche en Europe la pratique s’est plutôt démocratisée ; la Grande Bretagne a mis en place une phase de test en Juin 2022 sur une durée de 6 mois. Tous les résultats ne sont pas encore publiés mais ils annoncent que 86% des personnes interrogées souhaitent garder ce rythme. Avant ça, les Islandais avaient déjà testé ce processus avec succès. Depuis peu la Belgique a voté une nouvelle loi venant bousculé leur journée de 8h : ils peuvent maintenant ne travailler que 4 jours par semaine, soit 9h30 par jour.

Plusieurs alternatives à cette méthode novatrice

  • Travailler autant pour gagner autant

La première solution est celle qu’ont mis en place nos voisins belges ; effectuer en 4 jours le même nombre d’heures que sur 5 jours. Autrement dit augmenter le temps de travail journalier tout en gardant le même nombre d’heures de travail hebdomadaire afin de bénéficier d’un jour de repos en plus. En France, il faudrait donc travailler 8h45 par jour.

Attention, cette solution peut paraître alléchante mais elle ne convient pas à tout le monde.

  • Travailler moins pour gagner autant

Cette solution est la plus avantageuse pour les salariés puisqu’elle repose sur la théorie qui explique que la réduction de travail serait bénéfique pour la productivité d’un salarié. Cela consiste donc, à travailler moins (entre 28 et 32h souvent) pour gagner autant.

La difficulté est pour le manager : comment mesurer cette productivité ? Cela peut passer par une phase de test avec des objectifs précis, des points plus fréquents ou alors une totale liberté du salarié avec une relation basée sur la confiance.

  • Accords internes

Il peut exister d’autres solutions si vous trouvez des accords en interne (plutôt pour les petites entreprises car à plus grand échelle vous ne pouvez pas faire au cas par cas, il faut formaliser). Par exemple, la société Système B propose de travailler 28 heures (payées 35) réparties librement dans la semaine. Le dirigeant explique que s’il avait plus de salariés cela serait compliqué à gérer, difficile de savoir qui est venu travailler quel jour et combien de temps. (source: cadremploi.fr)

Des week-ends de trois jours toutes les semaines ?

Globalement le gros avantage ici tourne autour du bien être des salariés qui est d’avoir 1 jour de repos en plus. C’est vraiment une méthode qui s’inscrit dans la lignée des bouleversements des codes du travail suite à la crise sanitaire de la covid-19. Le jour off est souvent défini au préalable, ceux qui reviennent le plus sont :

  • Le lundi : week-end de trois jours, fini le blues du dimanche soir pluvieux.
  • Le mercredi : la semaine est coupée en deux, les enfants vont être contents !
  • Le vendredi : week-end de trois jours, qui a dit que les soirées du jeudi soir étaient réservées aux étudiants ?

L’aspect écologique, y’a t’il vraiment un impact ?

Pour les entreprises qui investissent dans une démarche RSE, cela permet de limiter les temps de trajet liés au travail et donc de réduire les émissions de CO2. Après un test à grande échelle dans la ville islandaise de Reykjavik, un rapport nommée « Stop the Clock » réalisée par l’association Platform, estime que « la généralisation des semaines de quatre jours permettrait de réduire l’empreinte carbone du pays de 21,3%, soit l’équivalent de l’impact du parc automobile du pays, tant est que cette mesure soit correctement accompagnée« .

Cependant, la semaine de 4 jours représente, dans beaucoup de cas, un week-end de trois jours. Si tout vos salariés partent en week-end, il est donc compliqué de mesurer le réel impact de cette méthode. Certes, la démarche sera valorisante pour votre entreprise mais qu’en est-il réellement si vos salariés prennent leur voiture chaque week-end pour aller dans leur maison de vacances, voir de la famille, etc…

Ces entreprises françaises qui ont effectués le passage à la semaine de 4 jours

  • LDLC : Depuis Janvier 2021 les salariés de chez LDLC ne travaillent plus que 4 jours par semaine, le jour off est déterminé en fonction de leur besoin et des impératifs de l’équipe.
  • IT Partners : Suite à un accord collectif, ils ne travaillent plus que 4 jours et 32h par semaine !
  • Yprema : Véritable pionnier de cette méthode de travail, chez Yprema les employés sont à 35h par semaine répartis en 3 jours depuis 1996 et la loi Robiens.
  • Welcome to the jungle : Ils ont testés la méthode de 4 jours pendant 6 mois en 2019, depuis elle a été adoptée.

Ce qu’il faut retenir de cette nouvelle organisation de travail

Cette organisation du travail est très intéressante car elle permet d’avoir toujours plus de flexibilité et d’autonomie. Cependant il faut fixer un cadre car il peut être très difficile de garder le contrôle en terme de management.

32h en 4 jours ? 35 en 4 jours ? 28h en 4 jours ? À vous de voir !

Les avantages de la semaine de 4 jours

  • Augmentation de la productivité
  • Fidélisation de vos salariés
  • Réduction du taux d’absentéisme
  • Attirer de nouveaux talents
  • Participer à la protection de l’environnement

Les inconvénients de la semaine de 4 jours

  • Effectuer (souvent) des journées plus longues
  • Nouvel aménagement du temps de travail
  • Peut augmenter le taux de stress de vos équipes
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