Comprendre les attentes de la jeune génération pour limiter son turnover

Les différentes générations

Les générations X et Y

La génération X est celle des personnes nées entre 1965 et 1980 et la Y sont celles nées entre 1981 et 1995. La génération X a connu les premières difficultés après les 30 Glorieuses : crise financière et vague importante de chômage. De ce fait, ce sont des salariés fidèles avec un fort respect de la hiérarchie. De nos jours, cette génération occupe principalement les postes de managers ou responsables. Pour ce qui est de la génération Y, c’est la première génération à connaître Internet et tout ce qui va avec. Ils sont la génération passerelle entre la X et la Z en termes de valeurs et motivation. Ils associent plaisir et travail, c’est donc la première génération à mettre un point d’honneur sur la qualité de vie au travail.

Et la génération Z alors : késako ?

Oubliez les clichés tels que rebelles, pas motivés, réfractaires ou encore immatures : on vous aide à comprendre cette génération en quête de sens et de diversité qui débarque sur le marché du travail. Tout d’abord, elle représente les jeunes nés après 1996 et jusqu’à 2012. Appelés les “digital natives” (natif du numérique : en clair, ils sont à l’aise avec les outils digitaux et les nouvelles technologies), ils n’ont jamais connu le monde sans Internet : c’est donc quelque chose d’inné pour eux. Cette génération sait qu’elle ne fera pas le même métier toute sa carrière. C’est pourquoi les jeunes cherchent avant tout à donner du sens à leur travail, trouver une entreprise qui porte les mêmes valeurs qu’eux et rester autonome. Selon Oxford Economics « Cette génération jouera un rôle significatif dans l’économie de 2030 » : 30 % des actifs, plus de 2,5 milliards de milliards d’euros de revenu disponible et les principaux consommateurs dans leur pays.

Comprendre les jeunes de cette nouvelle génération

Leurs attentes

• Donner du sens à leur travail : souvent porteur d’enjeux sociaux et environnementaux cette génération est très attentive aux actions de l’entreprise où ils vont postuler. Selon une étude de YouGov; en 2021, 78 % des 18-24 n’accepteraient pas un emploi qui n’a pas de sens pour eux.
• Trouver un emploi qui correspond à leurs valeurs : il est important de comprendre qu’avec l’avènement de la qualité de vie au travail les jeunes sont plus exigeants que les générations précédentes. Les valeurs que porte une entreprise sont essentielles pour eux. Selon l’étude LEWIS « How is Gen Z changing the world of work? » seulement 19 % des membres de la génération Z se disent prêts à travailler pour une entreprise qui ne partagerait pas leurs valeurs. Un exemple, si votre entreprise prône l’authenticité, mais qu’une personne « différente » se sent jugée au sein de cette organisation, il y aura un décalage entre ses valeurs et les vôtres. Elle ne restera probablement pas longtemps.
• Être autonome : à l’heure de l’entrepreneuriat, ces jeunes n’ont pas peur de quitter une entreprise pour tenter leur chance avec un projet qui leur tient à cœur ou alors dans une entreprise qui leur laissera plus d’autonomie et de flexibilité au travail (il n’est pas nécessaire d’appeler votre salarié toutes les 2 heures lorsqu’il est en télétravail !).
• Flexibilité et adaptabilité : ce point rejoint le précédent. Pour les Z, fini le 9h/17h routinier, le “métro-boulot-dodo”. Une journée ou deux de télétravail par semaine, des horaires de travail variable pour organiser leurs journées comme ils le souhaitent ou même la semaine de 4 jours, si vous souhaitez être encore plus novateur !
• L’esprit d’équipe : même si cette génération souhaite être autonome, elle apporte une grande importance à l’équipe. Selon une étude Mazars et OpinionWay, 56 % d’entre eux considèrent l’ambiance de travail et les échanges avec les collègues comme des éléments déterminants à la motivation. Hyperconnectés mais sociables, toujours selon Mazars et OpinionWay, 79 % d’entre eux attendent de l’entreprise qu’elle propose un espace de travail physique. Même si nous vivons sûrement l’apogée du télétravail, il est important pour eux de créer des liens avec leurs collègues.
• La reconnaissance : il existe deux nouvelles formes de reconnaissance que réclame la génération Z.
  • La reconnaissance existentielle: il s’agit de reconnaître le salarié pour qui il est (son caractère, sa personnalité, son histoire…). Le salarié a besoin d’être reconnu en tant que personne unique et comme un collaborateur parmi tant d’autres pour l’entreprise.
  • La reconnaissance intégrative qui correspond à la gestion de la conduite du changement. Elle découle de la volonté de changer les choses de cette génération.

L’impact sur les entreprises

Cette génération représente vos salariés d’aujourd’hui, mais surtout de demain. Il est donc important d’évoluer et de s’adapter à leurs attentes. La pérennité de votre entreprise est en jeu puisque si vous n’essayez pas de comprendre cette génération, ils ne viendront pas travailler chez vous (ou alors ils ne resteront pas longtemps). Rapidement, votre entreprise sera vieillissante en termes d’organisation, d’employés et de méthodes de travail.

Il existe quelques méthodes « basiques » pour limiter votre turnover:

• Analyser votre propre turnover, le comprendre et l’expliquer pour y remédier
• Être à l’écoute de vos collaborateurs pour qu’ils se sentent importants
• Répondre à leurs attentes pour qu’ils se sentent écoutés et pris en considération
• Proposer des formations à vos salariés pour maintenir ou développer leurs compétences
• Communiquer sur l’évolution interne pour apporter de la visibilité

Un nouveau régime de travail, les slasheurs

Ce terme a été donné à la fin des années 2000 par Marci Alboher, mais s’est surtout développé dans la dernière décennie avec l’arrivée de la génération Z sur le marché du travail. Les “slasheurs” sont des jeunes qui souhaitent cumuler plusieurs emplois avec plusieurs statuts. Par exemple, un CDD dans une entreprise et des projets en freelance à côté. Selon moodwork, « 1 Z sur trois souhaite en effet cumuler au moins trois activités en parallèle et 1 sur 4 souhaiterait être son propre patron. » C’est un indicateur intéressant de l’évolution du marché du travail, mais cela peut être inquiétant pour les entreprises, car en plus des jeunes, les seniors découvrent peu à peu ce régime et s’y intéressent ! Pour fidéliser vos salariés, afin qu’ils ne souhaitent pas partir ou cumuler une autre activité, il est conseillé de faire évoluer vos collaborateurs. En effet selon Forbes, 82 % des jeunes de la génération Z déclarent en effet être prêts à rester dans leur entreprise si leur poste est évolutif.

En bref,

Il est important de ne pas sous-estimer les jeunes de la génération Z. Ils ont une nouvelle façon de travailler et peuvent vous apporter beaucoup grâce à leurs compétences. Il faut donc faire les efforts nécessaires pour les comprendre eux, et les changements qu’ils vont instaurer dans le monde du travail. Ces changements seront nombreux surtout en termes de qualité de vie. Pour éviter les conflits intergénérationnels, vous devez avoir à l’esprit que ces changements ne sont pas inventés par la génération Z, mais qu’ils en sont les principaux porte-paroles. En réalité, ces changements nous concernent tous et seront bénéfiques pour beaucoup des collaborateurs plus âgés.

Même si le réflexe est d’en avoir peur ou même de s’y opposer, il est important de comprendre que nos intérêts communs vont évoluer vers ceux portés par cette jeune génération.

Vous devez donc retenir que leurs principales attentes sont :

• Donner du sens à leur travail
• Trouver un emploi qui correspond à leurs valeurs
• Désir d’autonomie
• Intégrer une structure qui fasse preuve de flexibilité, d’adaptabilité, d’esprit d’équipe et de reconnaissance.

En répondant à ces attentes vous aurez beaucoup plus de chances de fidéliser un talent de la génération Z, qui sera un futur manager, et même peut-être votre bras droit 10 ans plus tard…